La véritable histoire du JU-JUTSU
Kano aux côtés des maîtres des écoles de Ju-Jutsu de l'époque. Il a su transmettre son art de manière durable. Ce fut là sans doute l'une de ses plus grandes réussites.
Jigoro Kano (嘉納治五郎) est l'un des personnages les plus remarquables de l'histoire des arts martiaux. Sa conception particulière des choses lui a finalement permis de faire connaître partout d'une façon totalement inattendu les arts martiaux du japon traditionnel, universalisés à travers son Judo. La réorganisation du Ju-Jutsu traditionnel signifia, d'une certaine manière, sa disparition. En effet les écoles qui firent office de "source d'inspiration" pour la fondation du Judo furent, dans une grande mesure, absorbées par leur "rejeton". Le collaborateur de la revue Budo international, le maître Juan Diaz, a réalisé un travail de recherche très sérieux sur le sujet et a préparé pour vous un résumé synthétique des textes originaux de Kano, après les avoir confrontés à d'autres sources. Maintenant que le Jiu-Jitsu est à la mode, il est important d'en retrouver précisément les origines... La véritable histoire du Ju-Jutsu. Racontée par Jigoro Kano. Étude réalisée à partir du volume 15 de la Société Asiatique du Japon. Au Japon, à l'époque féodale, la classe des Samouraïs s'entraînaient à plusieurs arts de la guerre, parmi lesquels le Ju-Jutsu, d'où provient l'actuel Judo. Le mot Ju-Jutsu peut-être traduit librement de la manière suivante: "l'art d'emporter la victoire en cédant ou en s'adaptant". A l'origine, le nom semble avoir été appliqué à l'art du combat sans arme, bien que dans certains cas, des armes courtes pouvaient être utilisées contre des adversaires encore mieux armés. Malgré le fait que ce système ressemble à la lutte, il diffère fondamentalement de la lutte pratiquée à cette époque en Europe. Son principe fondamental n'est pas de "se battre contre la force" mais de gagner la victoire en cédant devant elle. Le Ju-Jutsu est un ancien système Japonais de self-défense vieux de 2.500 ans. Il est pourtant considéré comme l'un des systèmes d'arts martiaux enseigné aujourd'hui parmi les plus efficaces et les plus adaptifs. Parmi toutes les autres formes de combat, le Ju-Jutsu a l'aura de l'art martial dont furent issues de grandes disciplines telles que le Judo, l'Aikido et plusieurs styles de Karate. Le JU-JUTSU est un ensemble composé de projections, de système de clés, d'attaque aux centres nerveux, de manipulations des articulations et de techniques de coup de pieds et de mains aux points vitaux du corps. Depuis que le système féodal a été aboli, ce système de combat est tombé en désuétude, mais il ressurgit aujourd'hui avec une force renouvelée et, souvent... certaines modifications importantes. Depuis l'époque féodale, le Ju-Jutsu a porté plusieurs noms: YAWARA, TAI-JUTSU, KOGUSOKU, KEMPO et HAKUDA. Yawara et Ju-Jutsu sont les plus connus. Dans notre ébauche de l'histoire de cet art, nous avons rencontré certaines difficultés, dues au peu de fiabilité des textes de référence sur cet art martial. Les ouvrages sur le sujet proprement dit étaient rares. Il existait par ailleurs d'innombrables ouvrages appartenant aux différentes écoles issues de cet art mais beaucoup d'entre eux, contradictoires et insatisfaisants, les créateurs des nouvelles écoles paraissant parfois avoir fait l'histoire à leur guise. Les données consistantes et claires à propos de l'origine et de la création du Ju-Jutsu sont donc rares et précieuses. Anciennement, la connaissance de l'histoire et de l'art martial étaient aux mains des maîtres des différentes écoles qui transmettaient directement l'information à leurs élèves sous la forme d'un secret "sacré" à conserver. D'autre part, l'isolement des provinces les unes des autres, conséquence du système féodal japonais, limita beaucoup les relations entre maîtres et élèves des différentes écoles. De là proviennent également les contradictions entre les différentes histoires transmises directement. Faisons remarquer enfin l'intérêt des élèves pour la pratique dans le but de relever et de faire progresser le pays, plus que pour la connaissance de l'art en lui même. Quand nous étudions les origines du Ju-Jutsu, nous constatons plusieurs interprétations des évènements suivant les différentes sources consultées. Dans la BUGUEI SHO DEN, une réunion des principales biographies d'éminents maîtres des différents arts de combat pratiqués à l'époque féodale, on trouve la description du KOGUSOKU et du KEN, qui étaient équivalent du KEMPO, le premier étant l'art du contrôle et le second l'art de gagné la victoire en cédant. L'art du KOGUSOKU y est attribué à Takenouchi, natif de Sakushiu. On y raconte qu'en 1532, l'an 1 de Tenbun, un sorcier se serait rendu chez Takenouchi et lui aurait appris cinq méthodes pour contrôler un homme. Ensuite, il aurait disparu et plus personne n'aurait plus jamais entendu parler de lui. Quant à l'origine de l'art du Ken, il serait originaire de Chine et aurait été apporté au Japon par un homme appelé Chingempin qui abandonna son pays après la chute de la dynastie Ming et aurait vécu dans un Kokushoji (temple Bouddhiste) à Azabu et Yedo (l'actuelle ville de Tokyo). Dans le temple vivaient trois ronins (guerriers): Fukuno, Isogai et Miura. Un jour, Chingempin leur raconta qu'en Chine, il existait un art des contrôles qu'il avait lui-même pratiqué mais dont il ne connaissait pas les principes. Les trois hommes commencèrent alors à faire des recherche et finirent par devenir des experts très habiles de cet art. Ces trois hommes seraient à l'origine du JU, l'équivalent du JU-JUTSU, qu'ils diffusèrent dans tout le pays. Voici une version libre des principes de l'art martial tels qu'ils étaient alors: 1. Ne pas s'opposer à l'adversaire, mais gagner la victoire en s'adaptant. 2. Ne pas s'enorgueillir de la victoire. 3. Ne pas rester en conflit mais maintenir l'esprit vide. 4. Ne pas se laisser déranger par des choses sans importance. 5. Prendre grand soin de la respiration Le BUJUTSU RIU SOROKU, un livre qui comporte les biographies de différentes écoles des arts de la guerre japonais, situe l'origine du KOGUSAKU et du JU-JUTSU à la même période, à l'époque où vivait Miura, aux alentours de 1560. Dans le Chinomaki, un certificat que les maîtres donnaient aux élèves de l'école de KITO, on trouve relatée une brève histoire de l'art martial et comment en enseigner les principes. On y fait également référence à un écrit datant de l'an 11 de KUABUN (1671) qui raconte l'histoire d'un homme appelé FUKUNO qui avait étudié l'art du combat sans arme et qui était tellement bon qu'il pouvait faire face à plusieurs individus plus grand et plus fort que lui. Au début, son art ne s'étendit que sur un secteur limité du territoire, mais deux de ses élèves particulièrement remarquables, Miura et Terada fondèrent chacun une école. L'art enseigné par Miura prit le nom de "Wa", équivalent de YAWARA, tandis que l'art enseigné par Terada s'appela "JU" équivalent de Ju-Jutsu. Le certificat que nous avons mentionné précédemment ne mentionne pas la période à laquelle correspondrait l'époque dorée de Fukuno, mais il semblerait que cette date apparaît sur un autre manuscrit qui semble antérieur à l'an 11 de KUABUN (1671). D'après le OWARI MEISHO DZUE, Chingempin serait né à Koriken en Chine. Il aurait fuit le pays et se serait réfugié au Japon pour échapper à la situation chaotique dans laquelle se trouvait alors la dynastie Ming. On nous dit qu'il fut cordialement reçu par le prince d'OWARI et mourut là-bas en 1671 à l'âge de 85 ans, ce que par ailleurs confirme sa tombe à Kenchuji (Nagoya). Dans le même livre, il y a un passage de Kemphisho qui raconte que quand Chingempin vivait au Kokushoji de Azabu, il raconta aux trois ronins Fukuno, Isogai et Miura qui vivait avec lui, qu'il existait en Chine un art des saisies et des contrôles. Les trois ronins firent des recherches sur le sujet et finirent par fonder une école d'art martial qu'ils appelèrent " KITO-RYU". Dans le Sen tetsu So Dan, un livre qui peut être considéré comme une autorité en la matière, on dit que Chingempin est né probablement en l'an 15 de l'ère Banreki d'après la chronologie chinoise (1587). Il aurait rencontré en l'an 2 de Manji (1659), un prêtre appelé Gensei. Ils devinrent très amis et écrivirent un recueil intitulé: "Gen Gen Sho Washu". Dans un autre livre, le Kiyu sho ran, on raconte que Chingempin, célèbre étudiant chinois s'est rendu au Japon en l'an 2 de Manji (1659), à l'époque de la chute de la dynastie Ming. De ces différentes versions, il semble évident que Chingempin a été célèbre au Japon après l'an 2 de Manji. Il semblerait donc que l'affirmation que fait le Bujutsu Ryu Soroku du développement de l'art de Miura à l'époque Eiroku puisse être écartée. Il est évident que les origines se situent autour de la personnalité de Chingempin dont l'apogée fut plus tardive et que Miura fut son contemporain. Certaines écoles d'arts martiaux offrent d'autres éléments à propos de l'origine du Ju-Jutsu. La tradition de l'école YOSHIN (RYU) nous raconte que la création de l'école est l'oeuvre de Miura Yoshin un médecin de Nagasaki à Hizen. Ainsi, cette école fleurit à l'époque du Shogunat de Tokugawa car on croyait alors que la plupart des maladies étaient dues à l'absence d'un usage conjoint du corps et de l'esprit. Miura, aidé de deux de ses étudiants de médecines, inventa certaines méthodes de Ju-Jutsu et trouva dans un premier temps, 21 manières de contrôler l'adversaire, complétées postérieurement par 51 autres. A la mort de Miura, ses élèves fondèrent séparément deux écoles d'arts martiaux, l'une est la Yoshin-ryu et l'autre Miura-ryu, en l'honneur de leur maître. D'autres données nous sont apportées par un manuscrit appelé le Tenji Shinjo-ryu Taiiroku. Celui-ci relate une conversation entre Iso Mataemon, le fondateur de la Tenshin Shinyo-ryu, et Terasaki, l'un de ses élèves. L'origine du Ju-Jutsu est présentée comme suit. Un jour, vivait à Nagasaki un médecin du nom de Akiyama qui se rendit en Chine pour y étudier la médecine. là il étudia un art appelé HAKUDA qui consistait à frapper avec les pieds et les mains, un art différent de celui du Ju-Jutsu avec saisies et projections. Akiyama apprit trois méthodes de HAKUDA et 28 formes de réanimations de la mort apparente. Quant il revint au Japon, il commença à enseigner cet art, mais comme il possédait peu d'éléments, ses élèves finirent par se lasser et l'abandonnèrent. Akiyama, affligé se rendit au temple Tenshin Shrine à Tsukushi pour y méditer pendant 100 jours? Un jour, pendant une tempête de neige, il observa un saule dont les branches couverts de neige ployaient sous le poids sans se rompre contrairement au pin rigide dont les branches s'étaient cassées. Il eut alors l'illumination du Ju-Jutsu qu'il voulait voir pratiquer. Il découvrit 303 méthodes différentes de cet art. |
Au vu de tout cela, il nous semble que le Ju-Jutsu est un art Japonais pour les raisons suivantes: 1. Le Kempo chinois et le Ju-jutsu japonais différent fondamentalement quant à leurs méthodes. 2. Il y a des références à l'existence d'un art semblable de l'époque antérieure à celle de Chingempin. 3. Nous disposons de données insatisfaisantes quant aux origines chinoises récentes de cet art. 4. Il existe un art de la lutte japonaise qui date de temps très anciens et qui ressemble, sous certains aspects, au Ju-Jutsu. 5. L'art et la civilisation chinoise étaient tenus en très haute estime par les Japonais, il se peut dès lors qu'on ait attribué une origine chinoise au Ju-Jutsu pour augmenter le prestige de l'art martial. 6. Dans l'antiquité, les maîtres des différentes branches de l'art martial avaient l'habitude de pratiquer certaines armes telles que le sabre et il semblerait que le Ju-Jutsu fut complémentaire avec cet art. Pour appuyer cette position, faisons remarquer que le Ju-Jutsu fut d'abord pratiqué au Japon et qu'il n'était pas connu en Chine. Dans ce pays, il y avait des systèmes semblables au Kempo - le livre "KIKOSHINSHO" en parle - une méthode de combat utilisant les pieds et les mains. Mais il est clair que le Ju-Jutsu est beaucoup plus que cela. Par ailleurs, Chingempin , le fameux réfugié chinois aurait, d'après ce livre commencé à l'apprendre et à le pratiquer par lui-même or pour étudier le Ju-Jutsu, la participation d'une autre personne est nécessaire. Et bien que nous puissions admettre que Chingempin ait introduit le Kempo au Japon, il est extrêmement délicat de réduire le Ju-Jutsu a un développement du Kempo. En outre, si Chingempin avait été un expert de cet art, il se serait très certainement fait référence à ce fait dans son livre, le GEN GEN SHO WASHU, qu'il écrivit et publia avec Gensei, le prêtre du château de Nagoya qui devint son ami. Or il n'y a, dans ces écrits, aucune référence à l'art martial. Enfin les Japonais ont très bien pu apprendre l'art du Kempo, tel qu'il était pratiqué en Chine, à partir d'ouvrages tels que le Bubishi et le Kikoshinsho. Nous croyons donc que Ju-Jutsu est un art japonais, qu'il a pu parfaitement se développer sans l'aide de la Chine, bien que nous puissions admettre que Chingempin ou certains livres chinois de Kempo aient pu contribuer à son développement. Une fois bouclée cette discution à propos des origines du Ju-Jutsu, revenons aux différentes écoles et à leurs différences telles que semblent l'indiquer les différents noms qu'elles ont prises. Il nous est impossible d'énumérer toutes les écoles de Ju-Jutsu qui existent encore aujourd'hui, il y en a des centaines, car presque tous les maîtres un peu remarquables de cet art ont créé leur propre école. . KITO-RYU ou école de Kito (Ryu = école) On raconte que cette école fut créée par Terada Kanemon. Aucun ouvrage ou manuscrit faisant autorité ne nous donne une date pour l'époque pendant laquelle elle fut créée, mais nous pouvons affirmer qu'elle n'apparut pas longtemps après Fakuno car toutes deux sont citées par le Chinomaki de l'école de Kito et par le Bujutsu Ryu Soroku. Terada Kanemon aurait appris l'art d'un autre Terada, élève de Fakuno (bien qu'il existe des opinions contradictoires à ce sujet). Parmi les maîtres célèbres de cette école, citons: Yoshimura, Hotta, Takino, Gamo, Imabori, et plus tard, Takenaka, Noda, Libuko, Yoshida et Motoyama, ces deux derniers étant toujours en vie. .KUSHIN-RYU Elle fut créée par Inugami Nagakatsu. Son petit fils Inugami Nagayashu, mieux connu sous le nom de Inugami Gumbei devint un prestigieux expert de l'art qu'il perfectionna et qui fut appelé plus tard le Kushinryu... Il existe une grande ressemblance entre Kitoryu et la Kushinryu et on peut supposer que la seconde dérive de la première. Il semblerait également qu'en l'an 2 de Kioho (1717), Inugami étudia l'art de la Kitoryu sous la direction de Takino, ce qui expliquerait pourquoi les deux arts martiaux sont si semblables. Parmi les maîtres de cette école à être devenues célèbres, citons Ishino, Tsukamato et Eguchi. .SEKIGUSHI-RYU Sekigushi Jushin créa une école qui porte le nom de Sekigushi Ryu. Sekigushi avait trois fils, ils devinrent tous des maîtres reconnus de cet art. Shibukawa Bangoro, élève de Sekiguchi Hachirozaemon, fils de Sekigushi Jushin, créa une autre école de Ju-Jutsu, la Shibukawa-Ryu. Le 8° descendant de la Shibukawa Ryu enseigne actuellement à Motomachi (Tokyo). Tandis que Sekigushi Jushin est actuellement un descendant de la 9° génération de la Sekigushi Ryu .YOSHIN-RYU A propos de la Yoshin-ryu, Comme nous l'avons vu précédemment, il existe différentes versions de l'origine de cette école, l'une d'elle veut que cette création ait été l'oeuvre de Miura Yoshin et l'autre celle de Akiyama Shirobei. Mais en examinant les manuscrits et les méthodes des deux écoles ainsi que les divers faits historiques racontés, on retrouve beaucoup de ressemblances, ce qui nous amène à penser qu'elles eurent une origine commune. Le représentant actuel de la Yoshin-ryu de Miura Yoshin est Totsuka Eibi, qui enseigne actuellement à Chiba prés de Tokyo. Son père, Totsuka Hikosuke, est mort il y a deux ans. Cet homme fut l'un des maîtres les plus célèbre à son temps. Son père, Hikoemon, fut également célèbre à son époque. Il fut l'élève de Egami Kanryu qui réalisa une étude approfondie des objectifs, et en fut considéré plus tard comme le fondateur, de la Yoshin-ryu. Il serait mort en 1795. Un autre maître célèbre de cette école est le maître Hitotsuyanagi Oribe, qui croit-on étudia quant à lui l'art procédant de Akiyama Shirobei. .TENJIN SHINYO-RYU Cette école fut fondée par Iso Mataemon (mort en 1862). Celui-ci étudia d'abord le Yoshin-Ryu avec Hitotsuyanagi Oribe, puis le shin-no-Shindo-ryu l'une des écoles qui se développèrent à partir de la Yoshin-Ryu de Oma Joyemon. Il voyagea ensuite dans tout le pays pour travailler cet art avec d'autres maîtres et fonda finalement sa propre école, appelée Tenjin Shino-Ryu, à Otamagaike (Tokyo). Son nom fut célèbre dans tout le pays. Il est considéré comme l'un des grands maîtres de son temps. Son fils devint professeur de Ju-Jutsu dans une école enseignant les différents arts de la guerre, fondée par les Shoguns de Tokugawa. Parmi les élèves célèbres de Mataemon, citons Nishimura, Okada, Yamamoto, Matsunaga et Ichikawa. Nous avons mentionné les noms de Ju-Jutsu, Yawara, Tai-Jutsu, Kempo, Hakuda et Kogusoku. Ils représentent bien entendu des choses différentes mais sont généralement comme des écoles d'un seul art martial. Nous n'expliquerons pas ici des différences, mais nous nous centrerons sur certains concepts importants du Ju-Jutsu en général. Le Ju-Jutsu est un art du combat sans arme, même si parfois on s'y sert de petites armes, de celles que pratiquaient généralement les samourais et, dans une moindre mesure, les civils de l'époque des Tokukawa. Plusieurs méthodes était utilisées pour obtenir la victoire : Les projections, les étranglements, les immobilisations au sol ou contre un mur, limitant ainsi les mouvements de l'adversaire, ou encore les torsions et les luxations des bras, jambes, doigts, de manière à créer une douleur insupportable. Certaines écoles étudiaient toutes les méthodes tandis que d'autres se limitaient à n'en pratiquer que certaines. En outre, certaines écoles enseignaient l'art de la réanimation, le Kuatsu. Ces techniques permettaient de " ressusciter" (c'est là le sens du mot Kuatsu) un combattant dans un état de mort apparente suite à un coup violent. Parmi les exercices que l'on rencontraient, se trouvaient également les atemis, l'art de frapper avec les pieds et les mains aux points vitaux dans le but de provoquer un traumatisme sévère ou la mort de l'adversaire. Le principe fondamental des projections est essentiellement de provoquer le déséquilibre de l'adversaire, de déstabiliser son centre de gravité. Il s'agit de le tirer ou de le pousser de telle sorte que l'adversaire ne puisse rester debout, exerçant pour cela de l'habileté plus que de la force, afin de l'amener à perdre l'équilibre et à tomber lourdement par terre. Il existe une série de règles concernant les différents mouvements des jambes, des bras, des mains et des hanches permettant d'atteindre l'objectif recherché. Pour étrangler, on se sert généralement des mains, des avants bras, des jambes ou du col du revers contre la gorges. Pour saisir pousser ou tirer, toutes les parties du corps sont bonnes. Et pour tordre ou luxer, on utilise généralement les bras, les mains et les doigts, parfois les jambes. Le Kuatsu; l'art de la réanimation, était considéré comme un art secret et généralement seuls les élèves ayant atteint un certain niveau recevaient une instruction à ce sujet. Dans certaines écoles, les maîtres qui enseignaient le Kuatsu avaient l'habitude de recevoir de leurs élèves une certaine somme d'argent. Les élèves qui avaient été instruits dans l'art des du Kuatsu devaient prêter serment de ne jamais révéler cet art à personne, ni même à leurs parents ou à leurs frères et soeurs... ...Les conclusions des études réalisées au Japon à propos à propos des modifications de la respiration, du pouls, de la pression artérielle, de l'électrocardiogramme et surtout de la circulation encéphalique tant au cours de la syncope par compression de la carotide que de l'étranglement par pression de la trachée avec obstruction des voies respiratoires, ont été comparées avec de études médico-légales britanniques réalisées sur des sujets exécutés par pendaison ou par rupture cervicale. ces études apportent d'intéressantes données pour la médecine physique et sportive que nous ne pouvons malheureusement pas analyser ici... "Alors que les anciens styles de Ju-Jutsu furent conçus fondamentalement dans le but du combat, le système de Kano fut créé pour développer les facultés physiques et mentales de l'être humain. Alors que les anciennes écoles n'enseignent que la pratique, les écoles modernes offrent une explication théorique de la doctrine, lui donnant une même valeur qu'à la pratique". T. Shidashi, 1892. Je souhaite que ce travail de recherche ait pu vous éclairer un peu quant à l'origine du Ju-Jutsu et ses différentes écoles et styles. Texte: Juan Diaz Martinez 8 Dan Kaisendo |
Dai
Nihon Butokukai, Kyoto, 24 juillet 1906.
Première rangée, de gauche à droite:
...Masamizu Inazu (Miura Ryu)
...Yazo Eguchi (Kyushin Ryu)
...Takayoshi Katayama (Yoshin Ryu)
...Kumon Hoshino (Shiten Ryu)
...Jigoro Kano (Kodokan)
...Hidemi Totsuka (Totsuka-ha Yoshin Ryu)
...Jushin Sekiguchi (Sekiguchi Ryu)
...Koji Yano (Takeuchi Ryu)
...Katsuta Hiratsuka (Yoshin Ryu)
Seconde rangée, de gauche à droite:
...Kehei Aoyagi (Sosuishi Ryu)
...Mogichi Tsumizu (Sekiguchi Ryu)
...Hikosaburo Ohshima (Takeuchi Ryu)
...Hoken Sato (Kodokan)
...Kotaro Imei (Takeuchi Ryu)
...Mataemon Tanabe (Fusen Ryu)
...Shikataro Takano (Takeuchi Ryu)
...Hidekazu Nagaoka (Kodokan)
...Sakujiro Yokoyama (Kodokan)
...Hajime Isogai (Kodokan)
...Yoshimaki Yamashita (Kodokan)
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dimanche 10 février 2008 dernière vérification de cette page